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Comment réagir en cas d’escroquerie sentimentale ?

Publié le 07 Fév 2024

Temps de lecture : 10 min

L’escroquerie sentimentale consiste pour l’escroc à faire en sorte que la victime développe des sentiments à son égard pour lui soutirer de l’argent. Que faire en cas d’arnaque à la romance ? Interrompre toute relation avec l’escroc, déposer plainte, alerter la banque…

1. Qu’est-ce que l’escroquerie sentimentale ?

L’escroquerie sentimentale, également appelée « arnaques aux sentiments » ou « arnaque à la romance », débute habituellement sur des sites de rencontre ou sur les réseaux sociaux, sur lesquels une personne aborde la victime en exprimant, au fil des échanges, des sentiments amoureux ou amicaux forts à son égard.
Après avoir gagné la confiance de la victime et l’avoir mise sous son emprise affective, l’escroc lui demande de l’argent sous différents prétextes d’urgence (administrative, médicale, financière…). Parfois, il incite la victime à investir dans des placements financiers frauduleux. Les sommes demandées sont généralement de plus en plus importantes jusqu’à ce que la victime ne soit plus en mesure de pouvoir payer.
En cas de refus de la victime, l’escroc peut tenter de la faire chanter, par exemple, en la menaçant de diffuser des photos ou des vidéos intimes que la victime lui aurait communiquées.
Une caractéristique de ce type d’escroquerie financière est qu’elle se déroule uniquement en ligne (messagerie, téléphone…) et que la victime ne rencontre jamais physiquement l’escroc qui inventera toujours un prétexte pour l’éviter.

But recherché

Soutirer de l’argent à la victime qui a développé des sentiments envers l’escroc.

2. Comment se prémunir d’une escroquerie sentimentale ?

  • Soyez vigilant à ce que vous affichez comme information ou publiez sur les réseaux
    sociaux et les sites de rencontres.

    Les escrocs pourraient en effet utiliser ces informations
    pour mener à bien leur escroquerie.

  • Prenez le temps de connaître votre interlocuteur

    en lui posant de nombreuses questions et
    en évaluant la cohérence de ses réponses.

  • N’hésitez pas à demander l’avis de vos proches

    au moindre doute sur la sincérité de votre
    interlocuteur.

  • Faites une recherche inversée des photos de votre interlocuteur

    afin de savoir si ce sont
    bien les siennes. Les principaux moteurs de recherche proposent cette fonctionnalité.

  • N’envoyez jamais d’argent à une personne avec laquelle vous n’avez communiqué qu’en
    ligne ou par téléphone.

  • N’envoyez jamais de photos ou vidéos intimes à des contacts virtuels

    qui pourraient en
    profiter pour vous faire chanter.

  • Méfiez-vous si la personne promet de vous rencontrer mais prétexte toujours une excuse
    pour ne pas le faire,

    d’autant plus si cette situation perdure depuis des semaines, voire
    plusieurs mois.

  • Méfiez-vous si la personne tente de vous isoler de vos proches.

3. Victime d’escroquerie sentimentale, que faire ?

  1. Interrompez immédiatement toute relation avec l’escroc même si celui-ci se montre menaçant par message ou par téléphone ou tente de vous faire chanter.

  2. Conservez les preuves, notamment les numéros de téléphone, les messages que vous avez reçus ou toute autre information qui pourront vous servir pour signaler l’arnaque aux autorités.

  3. Déposez plainte en fournissant toutes les preuves en votre possession.
    Pour ce type d’infraction, vous pouvez déposer plainte en ligne sur la plateforme THESEE accessible sur le site Service-public.fr.
    Vous avez également la possibilité de déposer plainte au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie ou encore par écrit au procureur de la République du tribunal judiciaire dont vous dépendez.
    Vous pouvez être accompagné gratuitement dans cette démarche par la fédération France Victimes au 116 006 (appel et service gratuits), numéro d’aide aux victimes du ministère de la Justice. Service ouvert 7 jours sur 7 de 9h à 19h.

  4. Informez le site Internet sur lequel l’escroc vous a abordé pour qu’il prenne les mesures nécessaires (suppression du profil de l’escroc, etc.).

  5. Si vous avez transmis des informations bancaires, informez-en votre banque et surveillez régulièrement les opérations sur votre compte bancaire.

  6. Pour être conseillé dans vos démarches, contactez la plateforme Info Escroqueries du ministère de l’Intérieur au 0 805 805 817 (appel et service gratuits). Le service est ouvert de 9h à 18h30 du lundi au vendredi.

> Que faire si vous êtes témoin d’une situation d’escroquerie sentimentale ?

Pour obtenir des conseils, vous pouvez contacter :
–  la fédération France Victimes au 116 006 (appel et service gratuits), numéro d’aide aux victimes du ministère de la Justice. Service ouvert 7 jours sur 7 de 9h à 19h.
– la plateforme Info Escroqueries du ministère de l’Intérieur au 0 805 805 817 (appel et service gratuits). Le service est ouvert de 9h à 18h30 du lundi au vendredi.

4. Que dit la loi sur l’escroquerie sentimentale ?

En fonction du cas d’espèce, les infractions suivantes peuvent être retenues :

• Escroquerie (article 313-1 du Code pénal) : l’escroquerie est le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit par l’abus d’une qualité vraie, soit par l’emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d’un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge. L’escroquerie est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende.

 

• Abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse (article 223-15-2 du Code pénal) : l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse soit d’un mineur, soit d’une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur, soit d’une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l’exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement, pour conduire ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables. L’abus de faiblesse est puni de trois ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende.

 

• Chantage (article 312-10 du Code pénal) : le chantage est le fait d’obtenir, en menaçant de révéler ou d’imputer des faits de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la considération, soit une signature, un engagement ou une renonciation, soit la révélation d’un secret, soit la remise de fonds, de valeurs ou d’un bien quelconque. Le chantage est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.


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